Porte-parole de l'amphithéâtre: Fabiola Toupin a signé le registre

«On peut à la fois être pour le projet et remettre les choses en question», précise Fabiola Toupin.

La chanteuse Fabiola Toupin, qui figure parmi les cinq personnalités qui ont accepté d'agir comme porte-parole pour informer la population quant au projet d'amphithéâtre, est une des quelque 2350 personnes qui ont signé les registres, la semaine dernière, pour bloquer deux règlements d'emprunt pour le développement de Trois-Rivières sur Saint-Laurent. La principale intéressée ne voit pas de contradiction dans le geste qu'elle a posé et le rôle qu'elle a accepté de remplir.

«On peut à la fois être pour le projet et remettre les choses en question. Actuellement, le débat est polarisé et je trouve ça dommage», indique la chanteuse.

Fabiola Toupin explique avoir signé le registre sur les règlements d'emprunt concernant les allées piétonnières et les traverses de voies ferrées avant tout pour poser un geste symbolique. «Comme beaucoup d'autres citoyens, je l'ai fait pour exprimer mon opinion par rapport à la zizanie qu'il y a actuellement autour de ce projet-là. Je ne m'en cache pas, je suis favorable au projet d'amphithéâtre. Et en quelque part, je ne suis pas contre les allées piétonnières, les fontaines ou les promenades qu'on veut aménager. Mais les registres étaient le seul outil mis à notre disposition pour dire ce qu'on pense, notamment quant à la façon de faire», explique-t-elle.

L'auteure et interprète déplore d'ailleurs qu'un tel projet ne parvienne pas à rallier l'ensemble de la population. «Je trouve ça dommage qu'il n'y ait pas moyen de s'entendre. S'il faut que le projet soit ralenti pour qu'il y ait une plus grande adhésion, je n'ai pas de problème avec ça. Mais pour l'instant, ce que je constate, c'est qu'il y a beaucoup de contradictions, beaucoup de considérations purement politiques», ajoute-t-elle.

Fabiola Toupin ose quand même croire que le projet d'amphithéâtre, qui doit être le fleuron du développement de Trois-Rivières sur Saint-Laurent, finira par être un projet rassembleur. Et si elle a accepté de participer à la campagne d'information que la Corporation de l'Amphithéâtre a lancée cette semaine, c'est parce qu'elle a la conviction qu'il s'agit d'un projet porteur sur le plan culturel.

«Évidemment, comme chanteuse, j'aime bien mieux voir un projet d'amphithéâtre sur ce terrain-là qu'un projet de parc aquatique. J'ai accepté d'être porte-parole parce que je voulais qu'il y ait une place de choix pour les artistes de la région et je suis là pour défendre ça», explique-t-elle.

Et malgré le fait qu'elle a choisi de parler publiquement de l'aspect de la relève et du talent local dans la plus récente campagne d'information de la Corporation, Fabiola Toupin croit que le fait d'avoir signé le registre permet de garder un canal de discussion commun avec ceux qui se sont prononcés contre le projet.

«Ça me permet de discuter avec les gens qui sont contre et de montrer que je ne suis pas si différente d'eux. Je ne suis pas sur une autre planète parce que je crois que l'amphithéâtre est un bon projet. Et il faut bien comprendre aussi que je ne m'en vais pas à la guerre pour défendre bec et ongles ce projet-là. Je suis toujours prête à en discuter avec les gens que je côtoie, notamment dans les milieux culturel et communautaire, pour leur donner mon point de vue et entendre le leur.»

La chanteuse croit que dans l'ensemble de la population, il y a davantage de gens en faveur du projet d'amphithéâtre que de gens qui sont «carrément contre». Elle estime que les citoyens sont irrités par les façons de faire et la discorde qu'il y a autour du projet.

La Corporation ne s'offusque pas

À la Corporation de l'Amphithéâtre, on ne s'offusque pas du geste posé par Fabiola Toupin, une des cinq personnalités qui ont accepté d'informer la population sur le projet. «C'est une campagne d'information qu'on a mise en place. Ce n'est pas de la promotion ou de la publicité. Si Fabiola a choisi, pour des raisons personnelles, de signer le registre, on n'a pas de problème avec ça», explique Bineta Gueye, responsable des communications pour l'organisme.

Celle-ci affirme qu'il n'y a «aucun malaise» et qu'on ne voit «aucune contradiction» dans le geste posé par la porte-parole. «Les registres n'étaient pas spécifiquement sur la question de l'amphithéâtre», nuance-t-elle.

L'ancien vérificateur général signe aussi

L'ex-vérificateur général de la Ville de Trois-Rivières, Jean-Yves Martin, fait aussi partie des signataires des registres tenus la semaine dernière concernant deux règlements d'emprunt pour le développement de Trois-Rivières sur Saint-Laurent.

La consultation des registres signés la semaine dernière par plus de 2350 citoyens de Trois-Rivières permet de constater que les opposants aux règlements d'emprunt proviennent de tous les milieux, de tous les secteurs de la ville et de toutes les tranches d'âge.

Des avocats, des professeurs d'université, d'anciens conseillers ou fonctionnaires municipaux, de nombreux artistes et des gens d'affaires ont aussi apposé leur griffe.

Des habitués du conseil municipal reconnus pour leurs interventions critiquant l'administration du maire Yves Lévesque ont signé. C'est le cas de Pierre Clouâtre, André Carle, Jacques Rheault, Guy Godin, Élyzabeth Carré, Pascal St-Pierre, René Dauphin, Richard Héroux, Jean-Claude Beaumier et Alain Dumas, entre autres. L'ex-conseiller Alain Gamelin s'y trouve aussi, tout comme son fils Olivier, reconnu pour ses opinions critiques face à l'administration Lévesque.

Les ex-députés André Gabias, Guy Julien et Yves Rocheleau, tout comme l'ex-candidate conservatrice dans Trois-Rivières, Claude Durand, sont aussi parmi les signataires.

Source : http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/vie-regionale/trois-rivieres/201206/22/01-4537405-porte-parole-de-lamphitheatre-fabiola-toupin-a-signe-le-registre.php